Lorsque le jeune Albert Einstein prenait le train dans ses jeunes années, il en trouva de multiples sources de réflexion et d’inspiration pour ses futures théories physique. « Si quelqu’un était né dans un train et y avait toujours vécu, il penserait que le train est immobile et que c’est l’extérieur qui est en mouvement ! », tel était le style d’exercice physique auquel se confrontait le physicien désormais célèbre.
Fréderic Bourret n’est pas physicien, pourtant ses photos ont quelque chose qui aurait plu, voire inspiré ce jeune Einstein. En compilant différentes photographies d’un même train, avec pour décor une même gare, mais à différents instants, en mélangeant des personnes qui n’étaient pas ensemble, il décortique un peu notre idée de temps et d’espace.
Le temps des passagers n’est pas le même que ceux sur le quai, c’est une réalité physique : le mouvement nous emporte et modifie l’espace-temps autour de nous. De manière infinitésimale, mais réelle. Fréderic Bourret était sur le quai, appareil photo à la main. Sa vision du temps, qu’il nous partage, est un montage de plusieurs vies, instants passés, trames isolées et désormais reliées en un tout. Il montre le temps qui passe, se répète, dans nos vies quotidiennes. Le tout enrobé de papier froissé, pour renforcer son aspect intemporel. Chaque fenêtre devient ainsi un écrin unique et imaginaire, un espace figé dans le temps. (Adrien Denèle Journaliste & Scientifique)